Retraites : les syndicats toujours mobilisés dans l’Aube

26 décembre 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND
Les syndicats ne désarment pas et restent mobilisés jusqu’au 9 janvier.

Les syndicats ne désarment pas et restent mobilisés jusqu’au 9 janvier.

Ils ne désarment pas ! Ce mardi encore, les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires se sont mobilisés contre la réforme des retraites. A partir de 10 h en assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale à la gare de Troyes. Pour aller ensuite à la rencontre des personnes dans les rues troyennes. Si les militants essuient quelques rebuffades des passants pressés de terminer leurs courses avant le réveillon, c’est aussi l’occasion de pouvoir échanger avec ceux qui prennent un peu de temps. Ils ont choisi la carte de l’humour : des petites cartes de Noël incitant les gens à faire «  le plus beau des cadeaux » à leurs enfants : la défense de leur retraite.

Plusieurs manifestations dans les semaines à venir

D’autres actions sont également prévues jusqu’au 9 janvier, date de la prochaine journée de mobilisation nationale. Samedi 28 décembre, une manifestation départementale sera « délocalisée » à Romilly-sur-Seine (départ à 10 h 30 de la Bourse du travail). Le samedi 4 janvier, les militants seront sur des ronds-points pour distribuer des tracts. Le 6 janvier, c’est dans les entreprises que les syndicats agiront. Le mardi 7 janvier, ils iront à la rencontre des étudiants et lycéens avant une grande mobilisation le 9 janvier, cette fois dans les rues troyennes….

26 décembre 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Ce mardi, 24 décembre, à l’occasion d’une assemblée générale intersyndicale et interprofessionnelle, les syndicats aubois ont décidé de maintenir les grèves et poursuivre les actions de mobilisation. Dans l’Aube, hormis l’appel national du 9 janvier, une manifestation départementale est programmée le samedi 28 décembre à Romilly-sur-Seine, à 10h30

Voir aussi le reportage de Canal32

Retraite: La réforme illégitime

22 décembre 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

La réforme illégitime

https://www.politis.fr/articles/2019/12/la-reforme-illegitime-41200/

article mis en ligne à titre de débat, n’engage que son auteur….

 

Nous voilà de plain-pied dans une problématique habituelle de la Ve République. L’homme qui a été élu en 2017 avec 24 % des voix, puis par rejet du Front national, peut-il tout se permettre ?

Non, évidemment.

Puisque, tant bien que mal, cette période de l’année nous y invite, et parce que notre prochain rendez-vous est pour le 9 janvier 2020, on s’autorisera ici à prendre quelque distance avec le feu de l’action pour nous pencher sur un problème politique que la crise actuelle met en évidence. Celui de la légitimité d’un président de la République à imposer à tout un peuple une réforme fortement connotée socialement, et impopulaire. Les zélateurs de la macronie le posent à leur façon avec un argument faussement définitif : « La réforme figurait dans le programme du candidat. » Donc, silence dans les rangs ! À quoi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, répond timidement : « Oui, mais pas tout à fait, puisqu’il n’y avait pas l’âge pivot à 64 ans. » Comme si l’âge pivot n’était qu’un simple ajout qu’il suffirait de retrancher pour que tout aille bien, alors qu’il est en vérité le révélateur des intentions budgétaires du gouvernement, et l’aveu de la nature globale du projet.

Quatre économistes proches d’Emmanuel Macron viennent d’ailleurs de vendre la mèche dans une tribune au Monde (1). Ils n’aiment pas cette histoire d’âge pivot qui était, selon eux, d’autant moins nécessaire dans une logique comptable que le système par points suffit à repousser l’âge de la retraite. Pourquoi donc mettre en pleine lumière une arnaque qui aurait pu être cachée ? Conclusion provisoire : Macron s’est entouré de conseillers encore plus cyniques que lui…

À nos lectrices et lecteurs, nous souhaitons, malgré la dureté des temps, de bonnes fêtes de fin d’année. Et nous invitons celles et ceux qui le peuvent à soutenir Politis, via l’association Presse et Pluralisme (voir ci-contre). En attendant de se retrouver le 9 janvier, voici un numéro spécial consacré à la lutte des femmes, au terme d’une année qui aura été historique pour ce combat. Bonne lecture.

Il est vrai que le registre principal d’Emmanuel Macron est l’autorité plus que le cynisme. Mais, pour être admise en démocratie, l’autorité doit être reconnue comme légitime. Et nous voilà de plain-pied dans une problématique habituelle de la Ve République. Le fait que le projet de réforme figurait dans le programme du candidat est-il un argument démocratique ? L’homme qui a été élu en 2017 avec 24 % des voix, puis par rejet du Front national, peut-il tout se permettre ? Non, évidemment. Nous savons trop que le vote répond à des motivations multiples et inévitablement contradictoires. La légitimité a donc parfois besoin de confirmations, surtout lorsque près d’un million d’opposants sont dans la rue. N’est-il pas évident que pour un projet qui bouleverse notre ordre social, une consultation spécifique, c’est-à-dire un référendum, devrait s’imposer ?

La question démocratique se pose d’autant plus que le candidat du « en même temps » et du « ni droite ni gauche » – une fable à laquelle nous n’avons jamais cru – est devenu au premier jour de son mandat le « président des riches ». Le mythe éternel du président de tous les Français a donc eu tôt fait de voler en éclats. Ayant perdu, pour de mauvaises raisons sans doute, le soutien des meilleurs de ses conseillers économiques, il ne lui reste plus guère que l’enthousiasme du Medef, qui nous permet au moins d’identifier la nature de la réforme. Un mot ici sur l’affaire Delevoye, qui affaiblit encore un peu plus la position de l’exécutif. Car ce n’est pas qu’un accident de parcours. Le personnage qui s’attaque aux « privilèges » des cheminots cachait une autre rémunération en sus de ses émoluments ministériels, et il avait partie liée avec le milieu des assurances privées. Difficile de ne pas donner sens à tout ça.

Mais voilà que les partisans de la réforme jouent aujourd’hui d’un autre argument pour tenter de briser la mobilisation. Ils nous renvoient à la psychologie personnelle d’Emmanuel Macron. En substance, ils nous disent : « Inutile d’insister, lui ne cèdera pas ! » Il n’est ni ce pauvre Alain Juppé ni Dominique de Villepin, qui avaient fini par baisser pavillon devant la rue, en 1995 et en 2006. Il aurait plutôt un côté Margaret Thatcher, dont on connaît le bilan humain (ou inhumain) face à la grève des mineurs et face aux républicains irlandais. Introduire cette dimension psychologique n’est cependant pas inutile. Depuis le philosophe marxiste russe Georges Plekhanov, aujourd’hui bien oublié, mais qui a écrit de belles pages sur le rôle de l’individu dans l’histoire, nous savons qu’un chef d’État est d’abord captif d’une « nécessité historique », c’est-à-dire d’intérêts socio-économiques, mais que son coefficient personnel n’est pas pour autant négligeable. Le successeur de Thatcher, John Major, aurait évidemment défendu les mêmes intérêts qu’elle, mais sans doute pas avec un tel supplément d’obstination, et pour finir de cruauté. On ne sait aujourd’hui où peut conduire l’acharnement d’Emmanuel Macron à imposer une réforme minoritaire et partiale. Sinon à aggraver le niveau de violence de notre société. Il en est d’ailleurs conscient si l’on en juge par la rapidité avec laquelle il a cédé aux policiers. Une épidémie d’arrêts maladie a suffi, en quelques heures, à convaincre l’exécutif d’abandonner la réforme. L’arme de la répression doit être en état de marche. On n’est jamais trop prudent.

(1) Lire leur tribune dans Le Monde du 11 décembre, et l’excellente réponse de Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa, Christiane Marty et Jacques Rigaudiat, le 17 décembre.

Article paru dans POLITIS N° 1582-1583-1584 Du 2019-12-18

Reforme des retraites : rassemblement militant devant l’hôtel de ville de Troyes

21 décembre 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Reforme des retraites : rassemblement militant devant l’hôtel de ville de Troyes

Peu nombreux mais motivés, les manifestants donnent rendez-vous mardi prochain

Peu nombreux mais motivés, les manifestants donnent rendez-vous mardi prochain

Ce samedi 21 décembre, de 70 à 80 personnes montrent les drapeaux devant la mairie de Troyes. Ils manifestent contre la réforme des retraites et veulent montrer que le mouvement syndical ne baisse pas pavillon. Quelques gilets jaunes, les chasubles rouges de Force ouvrière, des drapeaux  de la CGT, de la France insoumise, du Parti communiste, de la FSU et des placards revendicatifs parsèment ce rassemblement.

Les militants expliquent qu’ils sont surtout là pour montrer que le combat continue, même s’ils savent que l’animation de la lutte risque d’être compliquée par la période des fêtes.

Le prochain rendez-vous, mardi 24 décembre, aura lieu devant la gare de Troyes, à partir de 10 h.

Déclaration intersyndicale

20 décembre 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

COMMUNIQUE DE L’INTERSYNDICALE
L’intersyndicale a fait le bilan de l’énorme mobilisation qui, une nouvelle fois, a eu lieu le mardi 17 décembre rassemblant les salarié.es du secteur privé, du public, les jeunes, les privé.es d’emploi, de nombreux cadres et les retraité.es.
Toutes et tous ont compris qu’avec ce projet gouvernemental, toutes les catégories socio-professionnelles et toutes les classes d’âge seraient perdantes.
Face à ce mouvement social soutenu par la population et porté par la majorité des organisations syndicales du pays, le gouvernement n’entend pas et annonce vouloir maintenir sa réforme à point. Il avance, aujourd’hui, vouloir relancer un cycle de discussions, sans issue dans un cadre d’équilibre budgétaire contraint alors que la seule solution est de retirer sans délai ce projet régressif.
En conséquence, au-delà des initiatives d’ores et déjà programmées, le 19 décembre et sans trêve jusqu’à la fin de l’année 2019, les organisations appellent à une nouvelle puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles et inter générationnelles le jeudi 9 janvier 2020.
Jeudi 19 décembre