Où est l’intérêt des salariés dans ces annonces ?

07 juin 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Réforme du Code du Travail

Où est l’intérêt des salariés dans ces annonces ?

Le gouvernement a dévoilé ce mardi son programme de réformes à court et moyen terme concernant principalement le droit du travail, les moyens d’intervention des salariés, la formation professionnelle, l’apprentissage, l’assurance chômage et la retraite.

La Cgt a pris connaissance en même temps que la presse du contenu précis de ces propositions, ce qui nous laisse interrogatif sur la méthode de concertation envisagée.

Faisant référence à la mondialisation et à une mutation de l’économie, le 1er Ministre a justifié ce besoin urgent de réforme, laissant à penser que les principales causes du chômage de masse résideraient dans la rémunération du travail, et les garanties collectives des salariés.

Sans surprise, le gouvernement propose des recettes déjà utilisées depuis plusieurs décennies qui n’ont jamais produit d’effets si ce n’est détruire, les droits, les protections des salariés sans aucune répercussion positive sur le niveau de l’emploi bien au contraire. L’idée selon laquelle l’accroissement de la flexibilité, l’augmentation du pouvoir des employeurs est source d’une meilleure compétitivité et de création d’emplois, est très ancienne. Elle est aujourd’hui officiellement remise en cause : des études notamment de l’OCDE confirment qu’il n’y a pas de relation entre le taux de chômage et le taux de protection de salariés. A l’inverse, cela a eu un effet immédiat sur le niveau de rémunération du Capital.

L’option est donc de sécuriser les employeurs et de précariser les travailleurs.

Alors que le travail génère beaucoup de souffrance, et les emplois durement attaqués sous pression d’une économie de plus en plus financiarisée. Le cadre de cette réforme risque de peser une nouvelle fois sur les conditions de vie et de travail des salariés. L’idée de décliner un code du travail entreprise par entreprise, affaiblir les branches ou barêmiser les indemnités prud’homales induira du dumping social, alourdira le lien de subordination à l’entreprise déjà bien à l’avantage des employeurs.

Un code du travail et des garanties collectives d’avenir devraient apporter de nouveaux droits, changer notre mode de développement, mieux répartir les richesses produites. Le gouvernement semble décider l’inverse, il a choisi son camp. Nous partageons ni son diagnostic, et encore moins ses orientations et ses objectifs. Il semble attendre le résultat des élections législatives pour affirmer d’une manière définitives ses intentions, tout en confirmant l’utilisation d’ordonnances dès cet été pour accélérer un processus qui n’a pas lieu d’être.

La Cgt a porté de nombreuses propositions depuis l’an dernier pour améliorer la situation économique et sociale du pays, elle continuera de s’inscrire dans un processus résolument offensif et progressiste. Elle appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser pour peser dans les jours et les semaines à venir à partir de leurs revendications qui sont à l’opposé des intentions gouvernementales.

Montreuil, le 06 juin 2017

 

Code du travail : c’est bien Gattaz qui ordonne

24 mai 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Le président du Medef, a appelé le 16 mai le nouvel exécutif à « aller vite » sur la réforme du marché du travail, jugeant « surréaliste le débat sur les ordonnances » qui pour Pierre Gattaz « font partie de nos outils démocratiques, elles permettent d’aller vite et ne suppriment pas du tout la concertation ».

On n’est évidemment pas surpris de cette appréciation de la part du patron des patrons qui tient aussi le 49.3 pour un outil parfaitement légitime. « Et puis on ne débarque pas de rien », estime Pierre Gattaz, qui considère qu’Emmanuel Macron « a passé six à neuf mois à expliquer ce qu’il allait faire » : « Je pense qu’il n’y a pas d’effet de surprise ».

Gattaz en appelle à « trois mesures rapides » pour réformer le Code du travail : le plafonnement des indemnités prud’homales, la création d’une instance unique du personnel et l’inversion de la hiérarchie des normes qui donne la primauté à l’accord d’entreprise.

Alors que le plafonnement des indemnités prud’homales constitue une ligne rouge pour l’ensemble des syndicats, Pierre Gattaz argue que la mesure avait déjà été adoptée dans le cadre de loi Macron lors du quinquennat Hollande. Or à l’époque « on n’a pas vu les syndicats sortir dans la rue », a-t-il commenté. La mesure avait été retoquée par le Conseil constitutionnel puis réintroduite dans la loi « travail » et enfin retirée sous la pression de la contestation sociale du printemps 2016. Le patron des patrons ne peut tout de même pas considérer que le débat soit clos sur une mesure.

Il ne peut pas non plus faire comme si les sept Français sur dix qui se déclaraient opposés à la loi Travail durant des mois en 2016 avaient changé d’avis à la faveur d’une campagne électorale aussi éloignée des questions du travail. En fait, Pierre Gattaz autant qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe veulent mener une guerre éclair contre le Code du travail pour s’exonérer de la contestation sociale.

Dans ce débat sur la méthode de la réforme du Code du travail, la déclaration de l’ancienne ministre du Travail lors d’un déplacement pour sa campagne électorale des législatives dans le 18e arrondissement de Paris est à noter. Myriam El Khomri a affirmé ne pas voir de « difficulté » au fait de réformer le Code du travail par ordonnances, « si cela repose sur un compromis négocié avec les organisations syndicales et patronales ». « Pour moi l’enjeu, c’est le contenu de l’ordonnance, et surtout accepter un transfert du pouvoir législatif au pouvoir exécutif ne peut se faire que s’il y a eu de la négociation ou de la concertation avec les organisations syndicales sur le contenu de l’ordonnance », explique la ministre qui, dans cette circonscription, affrontera notamment Caroline De Haas coauteure de la pétition « loi travail non merci », qui a recueilli plus de 1,3 million de signatures sur internet.

Si elle n’a pas demandé l’investiture de la République En Marche, l’ancienne ministre ne cache pas sa proximité passée avec Emmanuel Macron. « On a quelque part été un peu frère et sœur d’armes pendant deux ans au sein du gouvernement », a-t-elle affirmé, en précisant son souhait de participer de manière « constructive, exigeante et vigilante à la majorité ». Tout ça sent le « changement dans la continuité ».

Il faut en finir avec les reculs sociaux !

19 mai 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

IL FAUT EN FINIR AVEC LES RECULS SOCIAUX !

Emmanuel Macron vient d’être élu président de la République. Chacun connaît les conditions qui ont conduit à ce résultat au 1er tour et de façon plus évidente au 2nd tour.

Les enquêtes d’opinion à la sortie des urnes comme le taux record d’abstention et de votes blancs ou nuls confirment que cette élection n’est pas un plébiscite à un programme. Pourtant, c’est à ce tour de passe-passe que se livre le Président de la République et son entourage. La nouveauté ne peut se résumer dans l’âge du capitaine ou en essayant de brouiller les cartes sur l’échiquier politique français.

La nomination d’un Premier ministre proche d’Alain Juppé et soutien de François Fillon est symbolique du sens donné à l’action du gouvernement. La composition du gouvernement montre également que les ministres ne sont pas tous des inconnus de la politique.

Maintenant, c’est la casse du code du travail et de la protection sociale qu’Emmanuel Macron compte imposer, à coup d’ordonnances, sous l’injonction de Pierre Gattaz, pendant la période estivale.

Cette méthode ne répond en rien aux attentes, aux besoins, aux aspirations des salariés et du pays. Elle est le moyen de tenter de contourner le débat et de désamorcer les mobilisations.

Il n’y a ni urgence, ni efficacité à poursuivre une politique de déréglementation du marché du travail qui, à l’image du bilan du quinquennat Hollande génère chômage, précarité, explosion des inégalités.

Partout en Europe, ces politiques d’austérité donnent les mêmes résultats et alimentent la montée de l’extrême droite.

Le recyclage des vieilles recettes libérales n’est nullement un signe de modernisme. Ce sont les enseignements que chacune et chacun peut tirer des mobilisations contre la loi travail en 2016. Une loi à laquelle 70% de l’opinion publique et une majorité de syndicats se sont opposés mais qui fut adoptée par un 49-3 à l’assemblée nationale.

La CGT se rendra au rendez-vous avec Emmanuel Macron dès qu’il sera fixé. Mais nous ne ferons pas office d’alibi avec un pseudo dialogue social ou une simple concertation.

Nous nous y rendrons de façon offensive, en portant nos exigences sociales, empreintes de modernité pour toutes et tous.

La CGT demande l’ouverture d’une négociation sociale résolument tournée vers le XXIème siècle portant notamment sur :

la réduction du temps de travail à 32 heures et l’augmentation des salaires et des pensions de retraite ;
le renforcement du droit d’expression des salariés et d’intervention de leurs représentants ; l’amnistie pour les militants syndicaux et le respect des libertés syndicales ;
le renforcement des conventions collectives et le rétablissement de la hiérarchie des normes et du principe de faveur.

Ainsi, la nouvelle proposition de code du travail, produite par le Groupe de Recherche pour un Autre Code du Travail (GR-PACT, universitaires spécialisés en droit de travail) est un premier socle qui démontre qu’il est possible d’allier simplification et renforcement des droits et garanties sociales pour répondre aux enjeux de notre temps.

C’est un nouveau message fort que la CGT veut faire entendre à la veille de nouvelles échéances politiques importantes pour le pays.
Nous sommes conscients que, face aux objectifs du Président de la République et du gouvernement avec le soutien du Medef, une mobilisation du monde du travail, des privés d’emplois, de la jeunesse et des retraités est indispensable. La CGT entend bien y travailler très rapidement dans un cadre syndical le plus unitaire possible.

Sans attendre, la CGT appelle ses organisations à se déployer, partout dans les entreprises, les services et les localités pour débattre avec les salariés, les citoyens et faire partager ses exigences de progrès social.
Elle décide, dès à présent, de faire de la troisième semaine de juin un temps fort d’initiatives et de mobilisations dans l’ensemble des territoires. Elle appelle également à une syndicalisation massive.

Montreuil, le 17 mai 2017

 

18 mai 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Réunion de la CE de l’UD

18 mai 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

1/2 journée d’étude combattre les idées d’extrême droite