Budget. Le gouvernement prépare sans le dire le cercueil de la Sécu

30 octobre 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Budget. Le gouvernement prépare sans le dire le cercueil de la Sécu

Aurélien Soucheyre
Vendredi, 27 Octobre, 2017
L’Humanité
Le député FI, Adrien Quatennens, qui estime que cette refonte revient à « trahir l’esprit même de la  Sécu, telle que le Conseil national de la  Résistance l’a pensée », Photo : AFP

La suppression des cotisations maladie et chômage, contre la hausse de la CSG, attaque directement la Sécu, selon les députés PCF et FI.

Les jours passent et le vote de mesures antisociales se poursuit à un rythme effréné à l’Assemblée nationale. Après les ordonnances de casse du Code du travail ou la suppression de l’ISF, qui ont fait grand bruit, la hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG) a été adoptée dans une ambiance particulièrement tendue, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Lire aussi Une protection sociale solidaire pour tous !

La protection sociale française (notamment son pilier fondamental, la Sécurité sociale) a permis des progrès considérables sur la qualité, la sécurité et l’espérance de vie. Malheureusement, elle fait aujourd’hui l’objet d’attaques répétées de la part des gouvernements qui se sont récemment succédé.
Face à cette situation, la CGT entend mener une reconquête de la protection sociale, pour transmettre aux générations futures ce qui reste encore aujourd’hui une référence dans le monde entier.

Celle-ci est censée compenser la suppression des cotisations sociales des salariés du privé pour les branches maladie et chômage, ce qui constitue une véritable attaque contre la Sécurité sociale et son modèle de financement. « Nous ne discutons pas ici d’un simple budget. Nous débattons d’une réforme profonde et globale de la Sécu », a dénoncé Adrien Quatennens. Le député FI, qui estime que cette refonte revient à « trahir l’esprit même de la Sécu, telle que le Conseil national de la Résistance l’a pensée », a également rappelé les mots de Jacques Chirac, selon qui « la Sécurité sociale exprime notre génie national ». Mais c’est surtout le ministre communiste à l’origine de ce dispositif, Ambroise Croizat, qui était au cœur des échanges. « Il doit se retourner une fois de plus dans sa tombe », accuse Caroline Fiat (FI), pour qui « la mort de la cotisation sociale n’est rien d’autre que celle de la Sécu ».

Une hausse du pouvoir d’achat de très courte durée

Loin du « chacun cotise selon ses moyens et est protégé selon ses besoins », la majorité entend casser la cohérence du financement de la Sécu, au motif que cela permettrait « d’augmenter le pouvoir d’achat ». Pourtant, cela ne permet que d’augmenter, et de peu, le salaire net, au détriment du brut. « Je rappelle que le salaire brut gagné par le salarié a deux composantes : la première, c’est le salaire pour le mois, qui est le salaire net. La deuxième, c’est le salaire pour la vie, mis en partage pour faire face aux péripéties de l’existence. Cette mesure est une arnaque du point de vue du pouvoir d’achat, et une attaque du point de vue de la Sécu », développe Pierre Dharréville (PCF). Pour les communistes, la hausse du pouvoir d’achat ne sera que de très courte durée, et même totalement annulée, dès lors que les prix des dépenses de santé vont augmenter, du forfait hospitalier au tarif des médicaments, en passant par les grilles des mutuelles. Sans parler de tous les coups durs prévus, des services publics de proximité au logement. Et la hausse de la CSG pour les retraités dès 1 289 euros de pension.

Un modèle anglo-saxon qui ne soigne bien que les riches

Mais la démonstration de cette supercherie a été ignorée par le gouvernement. « Le débat a déjà été tranché par une chose qui s’appelle le suffrage universel direct, lors des élections présidentielle et législatives. Il faut savoir perdre une élection », a osé répondre le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. « Ce budget est assurément celui des promesses tenues », a ânonné comme les autres la députée LREM Séverine Gipson. Des promesses tenues au Medef, surtout, selon Alain Bruneel (PCF), qui a rappelé les propos de Denis Kessler, vice-président du syndicat patronal en 2007, qui appelait à mettre à terre le « compromis entre gaullistes et communistes » de 1945. « La Sécu, d’une incroyable modernité, a été mise en place dans une France en ruines. Nous sommes aujourd’hui dans une France riche, grande puissance économique dans le monde. Nous avons donc les moyens de garantir la santé gratuite pour tous, à 100 %, comme nos parents l’ont connue », a argumenté à son tour Fabien Roussel (PCF). Mais loin d’un système solidaire et vertueux, dont la gestion « est assurée par les assurés eux-mêmes et leurs représentants », le gouvernement vante le modèle anglo-saxon, dans lequel « le riche est bien soigné, le pauvre est mal soigné », déplore l’élu.

 

Déclaration CGT – FO – Solidaires – UNEF – UNL – FIDL

25 octobre 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Déclaration CGT – FO – Solidaires – UNEF – UNL – FIDL

Pour les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens, CGT – FO – Solidaires – UNEF – UNL – FIDL réunies le 24 octobre 2017, un constat s’impose, celui d’une politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité.

Qu’il s’agisse :
-  de nombreuses dispositions inacceptables des ordonnances, limitant des droits des salariés-es ;
-  des risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage ou de formation professionnelle ;
-  de mesures précarisant toujours un peu plus l’emploi et l’insertion des jeunes sur le marché du travail ;
-  de la remise en cause des droits à l’avenir des jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur ;
-  de la modération salariale et de l’augmentation de la CSG ;
-  des atteintes au service public et à la protection sociale.

Les organisations signataires s’adressent solennellement au gouvernement afin qu’il prenne en considération les attentes sociales multiples qui s’expriment dans le public et le privé, par les actifs, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les retraités-es.

Compte tenu de la gravité de la situation, elles décident de faire du 16 novembre 2017 une journée de mobilisation interprofessionnelle, étudiante et lycéenne, par des grèves et manifestations.

Elles invitent les autres organisations syndicales et de jeunesse à s’y associer.

Paris, le 24 octobre 2017

Mort de Louis Viannet, ancien secrétaire général de la CGT

22 octobre 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND
mise à jour le 23 septembre 2017

Le sens des autres

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Louis Viannet, Secrétaire général de la CGT de 1992 à 1999.

C’est une perte immense pour notre pays et pour notre organisation.
Louis était un homme et un dirigeant toujours à l’écoute des autres, connu pour sa grande ouverture d’esprit et porteur d’une vraie vision sur les évolutions de la société.
Jeune militant au sein des PTT, chacun s’accorde à reconnaitre sa pugnacité revendicative et sa proximité permanente avec ses collègues. Après avoir occupé diverses responsabilités jusqu’au plus haut niveau de sa fédération, il intègre le bureau confédéral de la CGT en 1982 au congrès de Lille. A cette occasion, il est remarqué pour son intervention condamnant le tournant de la rigueur annoncée par Pierre Mauroy, le premier ministre de François Mitterrand.


En 1992, lorsqu’il est élu secrétaire général de la CGT dans une France marquée par le chômage de masse, la casse industrielle et l’effondrement d’un monde bipolaire, il s’attèle avec conviction et clairvoyance à travailler à l’indépendance de la CGT tout en impulsant son ouverture vers la diversité du monde du travail.
Il est très présent dans le mouvement social de 1995 où il œuvre pour un « syndicalisme rassemblé » persuadé que l’unité syndicale est nécessaire pour redonner espoir et confiance aux salariés et à l’ensemble du monde du travail.
Il milite également avec succès pour que la CGT trouve sa place dans le syndicalisme européen.
Après avoir quitté ses mandats, Louis n’a jamais cessé d’être présent aux côtés des militants et dirigeants de la CGT avec l’humilité et la réserve qui le caractérisait.
Louis aura profondément marqué la CGT durant les années où il y a occupé des responsabilités, faisant en sorte que notre organisation évolue face aux réalités du monde du travail tout en restant fidèle aux valeurs émancipatrices fondatrices de la CGT.

Montreuil, le 22 octobre 2017

Mort de Louis Viannet, ancien secrétaire général de la CGT

mise ne ligne le 22/09/2017

Passionnément attaché à son syndicat, « Loulou », comme on l’appelait familièrement, était l’un des principaux acteurs des grèves de 1995 contre le « plan Juppé ».

Louis Viannet, ancien secrétaire général de la CGT (1992-1999), est mort dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 octobre à l’âge de 84 ans, a appris Le Monde. Passionnément attaché à son syndicat, « Loulou », comme on l’appelait familièrement, l’homme qui a amorcé la mutation de la CGT, est resté jusqu’à la fin de sa vie une autorité morale dont la parole était encore très écoutée.

Né le 14 mars 1933 à Vienne (Isère), Louis Viannet passe sa prime enfance dans le village de Chavanay. Son père est ouvrier à Rhône-Poulenc, syndiqué à la CGT, et la vie n’est pas facile, la scolarité difficile − « pas de fric, pas de bouquins pour être au niveau des autres, racontera-t-il. Parfois même, j’étais obligé d’emprunter le pantalon d’un autre pour sortir » − mais il assure avoir été « heureux comme un poisson dans l’eau ».

« Je m’insurgeais contre le fait qu’on avait décidé à ma place »A 11 ans, boursier, il poursuit ses études dans un internat de Saint-Etienne. Lors des grèves de 1947, au parfum insurrectionnel, le proviseur met ses élèves à la rue. Louis Viannet lâche ses études à la fin du secondaire. Il monte à Paris. Bachelier, il tente le concours des impôts qu’il rate puis celui des PTT qu’il réussit. Entré à La Poste en 1953, « encore vierge de toute affinité idéologique », il est confronté aux grandes grèves de la fonction publique. Quand la CFTC et FO signent un accord de reprise du travail,…

 

Toujours mobilisés pour défendre nos droits

20 octobre 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

JOURNÉE NATIONALE D’ACTION

Montreuil, le 19 octobre 2017

Toujours mobilisés pour défendre nos droits

Aujourd’hui, ce sont des dizaines de milliers de salariés mais aussi privés d’emploi, retraités, jeunes qui ont de nouveau fait la démarche de s’engager dans les différentes initiatives proposées par la CGT.

Que ce soit sous forme de débrayages, signatures de pétitions, assemblées générales dans les entreprises, participation aux rassemblements ou manifestations, le refus de subir une dégradation de ses droits au travail reste très fort.
La mobilisation, depuis septembre, a permis de démontrer que le programme libéral de Macron et de son gouvernement, répondant aux exigences patronales, ne remporte pas l’accord des premiers concernés : la jeunesse, les salariés, privés d’emploi et retraités.
Face au dumping social généralisé, à la hausse des inégalités qui en sont la conséquence, la CGT n’acceptera pas la disparition des conquis sociaux.

La succession de contre réformes visant à favoriser les plus riches, à réduire les droits des plus fragiles ne peut devenir le nouveau modèle antisocial français ; la loi de la jungle même reformulée sous d’habiles formulations reste inacceptable.
La CGT prendra une nouvelle fois toutes ses responsabilités, en proposant dès la semaine prochaines, aux autres organisations syndicales une journée d’action interprofessionnelle en novembre pour liquider le contenu des ordonnances ; également peser pour un apprentissage, une formation professionnelle et une assurance chômage de qualité !
Face à la volonté de ce gouvernement de transformation libérale, le meilleur remède reste l’unité des salariés dans la défense et la conquête de nouveaux droits.

Leur engagement dans des syndicats CGT pour, collectivement, faire face à la loi des patrons, reste la meilleure solution.
La CGT, avec ses syndicats, ne se résignera pas à subir sans agir !

A Troyes se sont environ 200 manifestants qui se sont rassemblés place Jean Jaurès, pour la prise de parole intersyndicale, avant de défiler en cortège jusqu’au rond point du vouldy pour un filtrage de la circulation qui devait durer jusque 19 h.

les organisations syndicale doivent se réunir à nouveau le 24 octobre, pour organiser la suite à donner à ce mouvement, qui si il marque une indéniable petite pause, ne baisse pour autant pas les bras.

 

Manifestations demain (jeudi) contre la loi Travail

18 octobre 2017 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Pour les syndicats aubois CGT, FO, FSU, Solidaires et le syndicat étudiant Unef, c’est toujours « Non ! »

Le projet de loi travail ne passe toujours pas. Jeudi, ils manifesteront à nouveau dans les rues troyennes. Ce sera la troisième manifestation. « Rien n’a bougé ni changé. Quand on écoute le président Macron, on constate qu’il fait bien ce qu’il a promis en étant très dur avec les salariés mais dès qu’il s’agit de parler de leur protection, il est subitement moins tenté de tenir ses promesses », résume ainsi Francis Gamont de la FSU. « Dès que la CAC 40 ou les héritiers sont en difficulté, il intervient ! Beaucoup n’ont fait que l’effort de naître, je ne vois pas vraiment les premiers de cordée ! »

Ses partenaires de lutte partagent son avis et seront mobilisés jeudi dans les rues troyennes et baralbines. « La manifestation contre la loi travail n’est qu’un début. C’est tout le projet de société que nous imposer Emmanuel Macron qui est contesté. Celui d’une société au service du capital » a, pour sa part, rappelé Marc Joudelat (CGT).

Une manifestation aura lieu à 15 h à Bar-sur-Aube. La manifestation troyenne, elle, débutera à 17 h place Jean-Jaurès (Bourse du travail). Après un défilé dans la rue Émile-Zola jusqu’à la préfecture, le cortège remontera les quais jusqu’au rond-point du Vouldy où des tracts seront distribués aux automobilistes.