Réforme des retraites, pourquoi partir à 62 ans va se compliquer ?

10 août 2018 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Réforme des retraites, pourquoi partir à 62 ans va se compliquer ?

Jeudi, 19 Juillet, 2018

C’est le avec en ligne de mire, la fusion Agirc-Arrco dès 2019 et ses conséquences pour les salariés et les cadres. Comparatif régime de retraite actuel et ce que prévoit la réforme notamment sur l’âge légal de 62 ans.

La retraite à quel âge ?

1.- Actuellement l’âge légal de la retraite est 62 ans pour tous les salariés nés à compter de 1955. Cependant, il est possible de partir avant 62 ans dans les cas suivants :

– vous avez commencé à travailler avant 20 ans et donc effectué une

– vous avez été reconnus

– vous avez effectué un travail pénible et capitalisé des points « pénibilité » que vous pouvez convertir en trimestres pour la

Attention, sauf cas de retraite pour carrière longue, pénibilité et handicap, partir à 62 ans ne donne pas forcément droit à une retraite à taux plein puisque celui-ci dépend du nombre de trimestres cotisés et validés à l’assurance vieillesse (lire par ailleurs).

Par contre, la retraite à taux plein est automatiquement attribuée à ceux qui partent à la retraite à 67 ans (et non plus 65 ans) ou atteignent cet âge quand bien même ils ne totalisent pas le nombre de trimestres requis.

 2.- Le projet de réforme des retraites prévoit de maintenir l’âge de départ à la retraite à 62 ans. Cependant, selon le montant de leur pension de retraite, les salariés sont incités à travailler plus longtemps. Autrement dit travailler plus longtemps pour gagner plus (enfin un peu plus) de retraite !

D’ores et déjà l’âge légal est remis en cause à plus d’un titre :

– à compter du 1er janvier 2019, les salariés et cadres, nés en 1957 et après, qui prendront leur retraite entre 62 et 67 ans au taux plein, se verront appliquer un malus dit « coefficient de solidarité » de 10% par an pendant 3 ans sur leur retraite complémentaire Agirc-Arrco. Cela dans le but de vous faire partir plus tard puisque si vous attendez un an vous n’aurez pas de malus et vous bénéficierez d’une surcote de 1,25% par trimestre dans la limite de 4 (soit 5%) sur le montant de la retraite de base (CNAV-MSA etc.). Si vous attendez deux ans et plus vous bénéficierez d’un bonus de 10 à 30% sur votre retraite complémentaire + la surcote ci-dessus sur la retraite de base.

Et puisqu’il est question de fusion agirc-arrco (le 1er janvier 2019), ce

lle-ci va faire baisser le montant des retraites des cadres du fait de la disparition d ela cotisation Agirc. Celle-ci leur garantissait 120 points de retraite complémentaire au titre de la GMP (garantie minimale de points).

Pour plus d’explications cliquez sur

le nombre de trimestres pour bénéficier de la retraite de base à taux plein passe de 166 à 172 (voir ci-après) selon votre année de naissance. Donc partir à 62 ans peut vous coûter une décote de 0,625 % par trimestre manquant sur la retraite de base si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis pour une pension à taux plein,

cette décote de 0,625% risque d’être augmentée comme le souhaite le Medef par la voix de son vice-président chargé du social, Claude Tendil. Dans un entretien publié le 30 mars 2018 dans Les Echos, il indique : « il faut inciter les assurés à partir plus tard que l’âge légal comme nous l’avons fait avec l’accord Agirc-Arrco. Il faudra mettre en place une nouvelle décote suffisamment forte pour inciter les gens à partir plus tard (65/67 ans). » 65/67 ans c’est l’âge légal prévu par les gouvernements européens.

 Combien de trimestres pour la retraite à taux plein ?

1.- Dans le régime de retraite actuel, pour bénéficier d’une retraite à taux plein dès 62 ans, votre relevé de carrière doit afficher le nombre de trimestres validés par l’assurance vieillesse suivants :

– 166 trimestres si vous êtes né(e) en 1955, 1956 ou 1957,

– 167 trimestres si vous êtes né(e) en 1958, 1959 ou 1960,

– 168 trimestres si vous êtes né(e) en 1961, 1962 ou 1963,

– 169 trimestres si vous êtes né(e) en 1964, 1965 ou 1966,

– 170 trimestres si vous êtes né(e) en 1967, 1968 ou 1969,

– 171 trimestres si vous êtes né(e) en 1970, 1971 ou 1972,

– 172 trimestres si vous êtes né(e) en 1973 et après.

Faute d’avoir le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein, deux possibilités :

– continuer à travailler après 62 ans pour valider des trimestres et obtenir le taux plein. Celui-ci est attribué d’office à compter de 67 ans même s’il manque des trimestres ;

– prendre quand même sa retraite qui subira alors une dé

cote de 0,625 par trimestres manquant. Par exemple, un salarié né en 1955 ou après à qui il manque 5 trimestres pour bénéficier du taux plein, bénéficiera d’une retraite au taux de 50% – (0,625 x 5) = 46,97%.

Rappelons que certaines périodes (chômage, service national, stages, congés maternité, paternité etc.) valident des trimestres pour la retraite. Prenez connaissance de la liste des dispositifs validant des trimestres retraites en cliquant sur

Précision : ce qu’on appelle retraite à taux plein équivaut à 50% du salaire moyen des 25 meilleures années pour les salariés du secteur privé.

2.- Ce que prévoit la réforme : mettre en place un compte sur lequel sont enregistrées les cotisations retraite versées par chaque salarié. Ainsi le salarié recevra le capital cotisé lors de son départ en retraite et il sera pris en compte la pénibilité.

Ce système concernerait tous les régimes des secteurs privés comme publics qui conserveraient toutefois leurs propres taux de cotisations.

En clair la notion de trimestre cotisé ne serait plus prise en compte et le système remplacé par une retraite de base par points comme pour le calcul des retraites complémentaires.

Ce système remet en cause l’âge légal de 62 ans puisqu’il oblige à travailler de plus en plus tard pour bénéficier d’une retraite décente. Il fait aussi disparaitre la notion de retraite à taux plein.

Quel taux de cotisation vieillesse pour valider un trimestre ?

1.- Actuellement pour valider un trimestre de retraite, il faut cotiser sur un revenu trimestriel au moins égal à 150 SMIC horaires bruts, soit actuellement 1 482 € bruts par trimestre (494,00 € bruts par mois).

Il faut donc avoir cotisé suffisamment. Avant 2014, c’était sur 200 SMIC horaires bruts.

Cela intéresse particuli

èrement les travailleurs précaires dont les bas salaires peuvent être insuffisants pour valider des trimestres vieillesses. Ca concerne aussi celles et ceux qui travaillent à mi-temps ou prennent un congé sabbatique dont la durée légale est comprise entre 6 et 11 mois. Dans ce cas, il vaut mieux répartir le congé sabbatique sur au moins deux ans (par exemple 6 mois la première année, 5 mois la suivante) afin de cotiser à l’assurance vieillesse sur 150 SMIC horaires bruts sur l’année.

Et bien entendu certaines périodes non travaillées, dites assimilées, valident des trimestres sans oublier des majorations possibles dont vous pouvez prendre connaissance dans notre article

Attention contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la durée du travail qui valide un trimestre mais le montant minimum du salaire brut soumis à cotisation.

2.- Ce que prévoit la réforme : la méthode en vigueur en Suède mais ça reste à définir. Simplement l’UGICT-CGT alerte sur le

Quant aux cotisations salariales et patronales « retraites » seront-elles supprimées comme celles destinées à l’assurance maladie et au chômage depuis le 1er janvier 2018 ? A surveiller car la tendance est au transfert des cotisations vers la CSG avec pour conséquence le désengagement des entreprises dans le financement des retraites et la remise en cause du régime de retraite par répartition et solidaire.

Les retraités en ont un avant goût avec la hausse de la CSG de 1,7 point – notre article

Hold-up annoncé sur un pognon de dingue

07 août 2018 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Hold-up annoncé sur un pognon de dingue

L’information est semble-t-il passée complètement sous les radars la semaine dernière. La dépêche de l’AFP annonçant que « l’État pourrait récupérer jusqu’à 24 milliards EUR d’excédents de la Sécu en 2022 » n’a été republiée que sur un site et sans aucun commentaire ni aucune mise en perspective.

mainsargent

Pourtant, il y aurait beaucoup à dire car voici qu’après nous avoir asséné durant des années le fameux « trou de la Sécu » pour justifier toutes les mesures de déremboursements, les reculs de la protection sociale et notamment la branche retraite on nous annonce désormais, selon une autre dépêche de l’AFP du 5 juin dernier, une « Sécu « quasiment à l’équilibre » avant les grandes réformes ». « Presque sortie du rouge et à moitié dans le vert, la Sécu reprend des couleurs. Après un déficit de 5,1 milliards d’euros en 2017, son solde sera « en nette amélioration » à moins de 300 millions en 2018, selon le dernier rapport de la Commission des Comptes de la Sécurité sociale ».

Au lendemain de cette annonce, une autre dépêche venait doucher les éventuelles espoirs ou revendications d’une amélioration de la couverture sociale grâce à ce retour à « bonne fortune » : l’AFP titrait alors : « le gouvernement a nié mercredi l’existence d’une « cagnotte » liée à la forte réduction du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait dégager des excédents à partir de 2019, excluant de « redistribuer » l’argent économisé sur le champ de la « Sécu » ».

Chemin faisant, nous en arrivons à cette dernière dépêche du 27 juin lorsque sort le rapport de la Cour des Comptes qui annonce que « les excédents dégagés par les administrations de Sécurité Sociale seront « plafonnés » à partir de 2019, le surplus devant servir à réduire le déficit de l’État pour un montant qui pourrait atteindre 24 milliards d’euros en 2022, selon la Cour des Comptes ».

Tiens donc ? On nous annonce ainsi un véritable hold-up sur nos cotisations à la Sécurité Sociale. On nous estime même le montant du préjudice… Et puis fermez le ban… Rappelons au passage que ce forfait à venir a été inscrit dans la loi de programmation des finances publiques (LPFP), adoptée en décembre avec le budget 2018 qui a prévu que ces excédents servent « à la réduction du déficit de l’État ». En clair, Macron va faire payer les milliards de cadeaux aux plus riches, les primes aux premiers de cordée, l’abandon de l’ISF en piquant l’argent de la protection sociale.

C’est un « pognon de dingue » sur lequel va faire main basse le gouvernement. Le pire de ce hold-up auquel il fallait s’attendre depuis que Bercy et Matignon ont la haute main sur la Sécu, est que le retour à l’équilibre s’explique par l’augmentation globale de la masse salariale (qui accroît automatiquement les rentrées de cotisations sociales). Mais aussi et peut-être surtout par les économies drastiques au détriment de l’accès aux soins et de leur qualité. « Peut-on se satisfaire d’un résultat comptable alors que l’actualité fait état de dysfonctionnements majeurs liés au manque de moyens ? «  a interrogé la CGT lors de la publication des comptes de la Sécu début juin.

Qu’on se réjouisse de ces excédents mais que l’on s’offusque des déficits des hôpitaux publics a quelque chose d’indécent. Que l’on renonce à satisfaire des besoins de protection sociale nouveaux ou non couverts, pour ristourner cet argent aux entreprises et aux plus fortunés relève d’une spoliation. Et l’on voit bien de quel ruissellement on nous rebat les oreilles.

 Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

 

Travail du dimanche

27 juillet 2018 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Les violences seraient-elles couvertes en haut lieu ?

24 juillet 2018 | Ecrit par Patrice MARCHAND

VIOLENCE POLICIÈRE

Déclaration de la fédération de la fonction publique : Affaire Benabella, prémices de la fonction publique selon Macron

Les violences seraient-elles couvertes en haut lieu ?

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, circulent des images sur lesquelles on peut voir le responsable de la sécurité du président de la République s’adonner à des violences, lors d’une manifestation le 1er mai. À en croire les services de l’État (dixit le directeur de cabinet du président), il était en « immersion » parmi les forces de l’ordre afin de voir « comment se gérait la sécurité d’une grande manifestation » !

Pourtant, ce que l’on constate sur les images n’a rien à voir avec la gestion de la sécurité mais plus avec un déferlement de violence gratuite envers les manifestants. Violences importantes et répétées ! Nous constatons aussi, sur ces images, que des personnes, hors police, peuvent se munir de casques de policier et intervenir avec violence pour frapper des militants en toute impunité.

Comment les autorités peuvent-elles justifier la présence active d’un individu extérieur aux forces de police ? Etait-il habilité, par qui, pour quoi ? 
Déjà, lors des mobilisations contre la loi travail, des violences avaient été constatées, la CGT avait exigé une enquête parlementaire.
La CGT est favorable à la sécurité des manifestations et de ceux qui y participent. Quels sont les ordres donnés par les autorités publiques aux forces de l’ordre ? Quels moyens leur sont attribués pour assurer une réelle sécurité ? Les autorités doivent tout mettre en œuvre pour y parvenir.
Cette enquête n’a jamais eu lieu. Elle doit maintenant être diligentée dans les plus brefs délais. Il est question de libertés fondamentales comme celle de manifester, revendiquer, se mobiliser pour

faire valoir des exigences citoyennes.

Montreuil, le 19 juillet 2018

LES RETRAITÉS NE RENONCENT PAS A LEURS DROITS MONSIEUR MACRON !

20 juillet 2018 | Ecrit par Patrice MARCHAND

LES RETRAITÉS NE RENONCENT PAS A LEURS DROITS MONSIEUR MACRON !
Comment imposer aux retraités de se sacrifier encore en gelant leurs pensions et en leur infligeant une hausse de la CSG ? Comment envisager de remettre en cause les pensions de réversion ? Les retraités ont contribué à faire de la France une des premières puissances mondiales. Cela leur donne des droits qu’ils ont l’intention de faire respecter.

Le tract de l’UCR CGT sur www.ucr.cgt.fr à diffuser partout.