Un 1er Mai revendicatif et unitaire à Troyes

02 mai 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND
Pour la première fois depuis des années, la quasi-totalité des syndicats se sont retrouvés pour défiler dans les rues troyennes pour le 1 er Mai.

On pourrait dire que c’est un 1er Mai mi-figue, mi-raisin. Malgré l’appel de cinq syndicats locaux (CGT, CFDT ; Unsa, CFTC et FSU), ils n’étaient « que » 500 manifestants – dont une cinquantaine de Gilets jaunes – dans les rues de Troyes pour un 1er Mai placé sous le signe de la revendication. Pas de quoi rougir non plus pour un rassemblement qui a vu les syndicats s’unir autour de cinq thèmes communs présentés lors de leur prise de parole unitaire à la fin du défilé, place de la Bourse du travail à Troyes.

1. Défendre la fonction publique

Avant d’entamer son intervention sur la fonction publique, Daniel Puigmal pour l’Unsa a tenu à rappeler la signification du 1er  Mai pour lequel dès 1890 « les manifestants ont pris l’habitude de défiler » avant que ne soit instauré le jour férié chômé et payé, le 30 avril 1947. « La fête internationale telle qu’elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures. »

Il a ensuite développé son intervention sur le thème de la fonction publique en dénonçant un gouvernement qui cherche à la « privatiser » notamment en externalisant les services avec mutation d’office des agents et instauration de la rupture conventionnelle (sans les garanties et protections des salariés du privé). « La volonté du gouvernement est de faciliter l’iniquité et l’isolement dans la gestion des carrières », a encore fustigé le responsable syndical pour qui l’affaiblissement du statut de la fonction publique est « inacceptable ».

2. Plus de pouvoir d’achat

La CGT, représentée par Pedro Gabriel, a ensuite pris la parole sur la question du pouvoir d’achat. Une question « qui est sur les lèvres de la majorité d’entre nous. »

« Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté »

Une question qui focalise l’attention des médias et du gouvernement et où chacun y va de sa solution (suppression des cotisations salariales, suppression de la taxe d’habitation, chèque énergie, etc.) « les unes comme les autres étant de mauvais choix », a rappelé le responsable syndical pour qui la solution reste « l’augmentation des salaires », pourtant rarement mise en avant.

«  Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté, mais la France est dans le top 3 du versement des dividendes aux actionnaires. Il est urgent de redistribuer les richesses créées par le travail des salariés. »

3. Meilleure défense des salariés et meilleures conditions de travail

Rémi Bardeau qui a pris la suite au nom de la CFDT a d’abord posé la question qui fâche – pourrait-on dire : « Les travailleurs ont-ils besoin de nous ? Si vous êtes ici, vous êtes sans doute convaincus du rôle essentiel des syndicats. Mais tous les salariés et agents n’ont pas une vision claire des combats que nous menons », a d’emblée annoncé le responsable syndical. Il a toutefois insisté sur un constat sans appel : dans les entreprises où les syndicats sont représentés et en nombre suffisant, « l’écart de salaire entre l’ouvrier et le dirigeant est moins important, le Code du travail est mieux respecté et la réglementation s’applique, les accidents du travail sont moins nombreux, etc. »

Il n’a pas manqué également de tacler la mise en place du CSE, prévu par les ordonnances Macron, qui va entraîner « une diminution considérable des moyens ».

Il s’est également inquiété des conditions de travail et de la qualité de vie au travail qui nécessite un réel dialogue entre managers et représentants du personnel. « Nous voulons un travail qui permet de vivre dignement avec un salaire qui offre du pouvoir d’achat. Mais nous avons impérativement besoin d’un travail qui n’use pas les corps prématurément et qui permet d’arriver à la retraite en bonne santé physique et mentale. »

4. Lutter contre les risques psycho-sociaux

Une transition plus que parfaite pour la prise de parole de Jean-Michel Lucquin de la CFTC sur les risques psycho-sociaux (RPS). Une notion « devenue courante dans le monde du travail » et contre laquelle il s’avère « difficile de mettre en place des actions concrètes pour les prévenir ». Stress, burn out, dépression grave, consommation de médicaments, suicide sont devenus des symptômes très inquiétants, souligne le responsable syndical qui rappelle que le coût social du stress au travail peut monter jusqu’à 3 milliards d’euros. « Ce serait mieux en augmentation de salaire, non ? »

« Tous les matins, tous les jours, un salarié se suicide en France à cause du travail »

Il a également rappelé que 400 suicides par an sont liés au travail. « Tous les matins, tous les jours, un salarié se suicide en France à cause du travail. Et quelle mesure Muriel Pénicaud prend-elle contre ce fléau ? », a interrogé Jean-Michel Lucquin avant de laisser chacun « juger de la situation ».

5. Des économies qui finissent par coûter cher

Chargé de la conclusion de ce rassemblement intersyndical, Francis Gamon pour la FSU a d’emblée tapé dans le dur dénonçant « de puissants lobbies [qui] veulent nous persuader qu’il est urgent de faire des économies, d’équilibrer les comptes, d’instaurer plus de concurrence, plus de compétition ».

Il a ensuite appelé chacun à s’interroger sur les conséquences de cet équilibre forcené des comptes : « Faut-il pour cela que les élèves soient entassés dans des classes où il est impossible de prendre leur spécificité en compte, faut-il pour cela que dans certains Ehpad, les résidents n’aient que 5 € par jour pour manger, faut-il attendre six heures dans un service d’urgence avant d’être pris en charge ? »

Si le 1er Mai est un « symbole des protections et des solidarités transmis par les générations précédentes », le responsable de la FSU a appelé les manifestants à soutenir le mouvement du 9 mai pour la défense de la fonction publique et incité les citoyens à voter le 26 mai « pour demander une Europe plus sociale ».

 

Conclusion du grand débat: ON NE CHANGE RIEN

26 avril 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

ON NE CHANGE RIEN

Les annonces du président de la République confirment la mise en place de mesures qui ne sont pas à la hauteur des exigences portées par les différents mouvements sociaux qui secouent le pays ces derniers mois.

Dans la panique générale, il avait lancé l’opération Grand Débat cherchant à neutraliser voire réprimer  les résistances aux orientations politiques engagées et à échapper aux revendications portées par de nombreux Français sur les ronds-points comme dans les entreprises, les établissements.

Ce grand débat, organisé officiellement pour écouter les Français, s’est transformé en un faux débat, en une campagne électorale Macronienne cadenassée.
L’empressement à baliser cet exercice, soi-disant démocratique, débouche sur ce résultat : un contraste, un gouffre immense entre les conclusions et les attentes, les aspirations, les revendications des Français et des travailleurs. Un mépris pour leurs galères quotidiennes, alors qu’ils ne demandent qu’un avenir meilleur pour eux et leurs enfants.
Les tergiversations gouvernementales aboutissent à des décisions qui ne  changent  aucunement le cap des politiques menées depuis le début du mandat présidentiel.

Il exonère une nouvelle fois le patronat, les plus fortunés et ne met aucunement à contribution le capital pour répondre aux fractures sociales et territoriales.

Plusieurs annonces cosmétiques ou « symboliques » ne changeront en rien la vie de nos concitoyens sur le long terme, d’autres sont loin de rattraper la perte de pouvoir d’achat subie depuis des décennies par une grande partie de la population. Les décisions sur les services publics relèvent de la supercherie au regard des réformes passées, imposées ou celles en préparation dans ces secteurs, toutes aussi nocives les unes après les autres. Enfin, les quelques mesures fiscales proposées ouvrent très modestement un débat qu’il faudrait engager en profondeur sur la fiscalité et évitent surtout de rétablir l’ISF, de mettre à contribution les détenteurs de capitaux, encore moins les actionnaires du CAC40.
Le summum de l’hypocrisie est atteint sur la question des retraites. Vouloir instaurer la retraite par points c’est, de fait, diminuer le niveau des pensions et obliger les travailleurs à partir après l’âge légal pour échapper à une décote.

Quant à « l’art d’être français » et à la teneur inquiétante des propos sur l’immigration et l’identité nationale, la CGT dénonce un discours nauséabond renouant avec une période très sombre de notre histoire. Ces propos ne peuvent que fractionner la société.

Nous avions donc raison : la tenue du Grand débat a oscillé, entre frustrations, rancœurs et enfumage.
Il s’agit donc toujours de répondre en urgence aux enjeux économiques, sociaux  et écologiques de la période.


Les conclusions génèrent à la fois colère, indignation
et appellent nécessairement à des mobilisations pour modifier profondément les orientations politiques actuelles, ouvrir d’autres perspectives et réduire les inégalités sociales et territoriales de notre pays, que les propositions risquent au contraire d’aggraver.
Les salariés, retraités, privés d’emploi, les  travailleurs en général ne peuvent se contenter des annonces de ce soir et devront se mobiliser pour gagner une autre répartition des richesses, seule solution pour entrevoir des horizons meilleurs :
•    l’amélioration du pouvoir d’achat, en particulier, par la revalorisation du Smic, des salaires, des pensions de retraite et des minima sociaux ;
•    la relance des dynamiques budgétaires pour développer l’emploi, des investissements sur l’ensemble du territoire ;
•    la modernisation et le développement des services publics attaqués encore récemment par une réforme rétrograde de la Fonction publique.
Nous appelons à la mobilisation, le plus largement possible, dans les entreprises, les établissements, dans les localités, le 1er-Mai puis le 9 mai pour gagner des avancées contribuant au progrès social.

Montreuil, le 25 avril 2019

 

Appel à la manifestation le 1er MAI 2019

25 avril 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

APPEL A LA MANIFESTATION

1er MAI 2019

mise à jour le 29 avril 2019

Fin du monde, fin du mois, même coupable, même combat ! Il ne peut y avoir de réponses à l’urgence environnementale sans réponses à l’urgence sociale.

Le 1er Mai est une journée d’action et de mobilisation internationale de tous les travailleurs, pour la défense de leurs droits, pour le progrès social, pour la paix et pour la solidarité. Aujourd’hui, en France, 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Parmi eux, 6 millions sont privés d’emploi et de nombreux jeunes et femmes sont en situation de précarité. Dans le même temps des dividendes de plus en plus importants sont versés aux actionnaires. C’est une autre répartition des richesses qu’il faut mettre en œuvre et vite !

  Pour télécharger le tract

Toutes et tous ensemble manifestons

mercredi 1er Mai 2019 à Troyes :

Rassemblement devant la maison des syndicats

2bis Boulevard du 1er R.A.M à 10h30

Romilly-sur-Seine 10h 30 devant la bourse du travail

Brienne-le-Château 10h 30 devant la Mairie

Bar-sur-Aube 11h 00 devant la Mairie

 

La journée de solidarité…. comment ça marche ?

24 avril 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Environ 250 retraités manifestent dans les rues de Troyes

15 avril 2019 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Environ 250 retraités manifestent dans les rues de Troyes

À l’appel de neuf organisations syndicales, près de 250 retraités ont manifesté leur mécontentement, jeudi après-midi à Troyes, entre la place Jean-Jaurès et la préfecture.

Pourquoi on se mobilise aujourd’hui? Pour protester contre la logique ultralibérale de Macron. Les retraités sont une force sociale que le gouvernement ne peut plus ignorer», lançait Josie Georgel, secrétaire générale de l’union syndicale des retraités CGT, hier après-midi, sur la place Jean- Jaurès. Plus nombreux qu’en janvier dernier (environ 150 personnes), les retraités étaient près de 250 hier – selon la police – à battre le pavé sous un soleil de printemps.

«Retraités maltraités, ça suffit!»

«Augmentation de nos pensions!» «Retraités maltraités, ça suffit!», scandaient les mégaphones dans la rue Émile-Zola. Les manifestants protestaient contre la politique du gouvernement, qualifiée d’inégalitaire et injuste à l’égard des retraités. Tous déplorent une baisse de pouvoir d’achat, amputé par l’augmentation de la CSG, toujours en place pour une partie des retraités.

Parmi leurs revendications, on compte aussi la mise en œuvre d’un service public d’aide à l’autonomie et le maintien de services publics de proximité, une mesure de revalorisation de 3% des retraites pour compenser la perte de pouvoir d’achat, ou encore le maintien et l’amélioration des pensions de réversion. «Sans la pension de mon épouse, je ne parviendrais plus à vivre, indique Jean-Louis Weber, policier à la retraite. Tout augmente, je suis obligé de faire des économies sur tout», reconnaît-il. «Macron, c’est un voleur!, fulmine de son côté Gérard, 67 ans. Avec ma femme, on perd près de 700 € par an.»

Dans le cortège, en plus des organisations syndicales (CGT, Force ouvrière, la CFTC, CFE-CGC, FSU, FGR, LSR, Ensemble et Solidaires), des citoyens et de membres de La France insoumise, on retrouvait plusieurs Gilets jaunes.

«On se bat pour tout le monde, assure l’un d’entre eux. On se sent concerné en tant que Gilet jaune et retraité. On veut vivre mieux, décemment, et que nos petits-enfants aient un avenir meilleur.»

À l’issue de la manifestation, les syndicats ont inauguré la «place des Retraités» en face de la préfecture.

«C’est un geste symbolique. Chaque cortège met en avant une initiative locale particulière», explique Josie Georgel. Des cartes de pétition ont aussi été distribuées, comme partout en France, pour ensuite être remises à l’Élysée par l’intersyndicale.

Mis en ligne le 11/04/2019 à 15:11

Clémence Simon

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