Retraites : le gouvernement maintient le cap, les syndicats appellent à durcir la lutte
Dans son allocution, le Premier ministre a confirmé les propositions du rapport Delevoye :
- report de l’âge à la retraite à 64 ans ;
- principe de la retraite à point ;
- 1 000 euros minimum, mais seulement en cas de carrière complète.
Il ne remet pas en cause les plafonds des 14 % du PIB consacré au financement, ni des 120 000 euros annuel des salaires soumis à cotisation. Cela dans un contexte où 6 millions de retraitables sont attendus d’ici 2042.
Dès lors, la variable d’ajustement serait la valeur du point et donc la baisse du niveau des pensions.
Le gouvernement n’hésite pas à tenter la division des salariés, y compris dans la même entreprise et la même profession.
Pour les jeunes qui entreront sur le marché du travail à partir de 2022, la réforme leur sera appliquée intégralement. Pour les travailleurs et travailleuses nés avant 1975, la réforme ne leur sera pas applicable tandis que celles et ceux nés à partir de 75 verront leur retraite calculée sur deux régimes : le taux plein pour la carrière effectuée avant 2025 et la retraite à point pour la carrière effectuée après cette date butoir.
Par ailleurs, le gouvernement confirme la suppression des 42 régimes spéciaux et particuliers tout en précisant que certains secteurs bénéficieraient d’un traitement adapté. Des mesures dérogatoires sur l’âge de départ pour les métiers « régaliens » et dangereux seraient ainsi prévues. Les autres métiers seront intégrés au régime universel.
À la CGT, nous revendiquons la prise en compte de la pénibilité du travail par des départs anticipés avant 60 ans pour les salariés du privé comme du public.
Édouard Philippe a par ailleurs annoncé que la mise en œuvre de la réforme sera confiée aux « partenaires sociaux », qui devront en gérer les conséquences pour l’ensemble de la population, et ce sous le contrôles des orientations budgétaires du gouvernement. Il semblerait que le gouvernement s’apprête à passer en force en légiférant, par ordonnance et décrets, des arbitrages essentiels pour l’avenir de nos retraites.
Face à un gouvernement sourd, les organisations syndicales réaffirment leur appel à renforcer la mobilisation par la grève et sa reconduction quand les salariés le décident et par les manifestations notamment les 12 et 17 décembre prochains.