Quel État gère ?
L’état d’urgence
Plus d’une centaine d’organisations associatives et syndicales ont publié, mi-décembre, un appel commun pour dénoncer la pérennisation, voire la constitutionnalisation de l’état d’urgence « véritable détournement » du dispositif mis en œuvre depuis le 13 novembre. « On assiste au fichage de militants qui participent à des rassemblements », s’est insurgée Céline Verzetti, secrétaire générale de la CGT pénitentiaire. Perquisitions au domicile, entrave au droit syndical en entreprise… l’état d’urgence sert aussi à justifier des attaques contre les mouvements sociaux.
Etat d’urgence
Ce gouvernement tourne définitivement le dos aux valeurs humanistes !
En jouant sur l’émotion et la peur, le Gouvernement espère constitutionnaliser l’état d’urgence qui permet d’octroyer plus de pouvoir à la police, aux services de renseignements, à l’administration, ceci au détriment de l’autorité judiciaire.
Mais chacun aura pu mesurer, depuis les attentats, les dérives de ce « régime d’exception » avec son cortège d’interdictions de manifester et d’assignations à domicile qui relèvent, pour certaines d’entre elles, plus du maintien de l’ordre que de la lutte contre le terrorisme.
Ce texte doit donc être combattu pour son inutilité face au risque terroriste, et il doit l’être vigoureusement car il met en péril la Démocratie, les libertés individuelles et collectives.
En effet, les termes flous de la définition de l’état d’urgence font craindre le pire quant à l’utilisation contre les salarié(e)s et les militant(e)s que pourrait en faire ce gouvernement et les futurs…
Pour finir, ce projet de loi constitutionnalise une vieille idée de l’extrême droite, la déchéance de nationalité de citoyens binationaux nés français. Ce calcul politicien, qui crée une sous-catégorie de citoyens, constitue une infamie que la CGT dénonce et combattra avec force.
Montreuil, le 29 décembre 2015