L’avortement est une liberté fondamentale

28 septembre 2022 | Ecrit par Patrice MARCHAND

  « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. Simone de Beauvoir » .

L’avortement est une liberté fondamentale, inscrite dans des conventions internationales auxquelles la quasi-totalité des États a souscrit. Il s’agit d’un droit indispensable à la santé des femmes, à leur émancipation, à leur scolarisation, à leur accès au travail et donc à leur autonomie financière. En dépit de ces engagements et des multiples recommandations de l’ONU, de nombreux pays continuent à interdire ou à restreindre l’accès à l’avortement. 

En France, nous avons gagné par la mobilisation l’allongement des délais permettant d’avorter, qui sont passés de douze à quatorze semaines. Cependant, la possibilité pour les sages-femmes de réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) instrumentales n’est pas effective, car le gouvernement n’a toujours pas sorti le décret d’application ! Du fait de la politique d’austérité conduite dans les hôpitaux, cent cinquante centres IVG ont fermé ces quinze dernières années, rendant ainsi toujours plus difficile l’accès à l’avortement, notamment pour les femmes les plus jeunes et les plus précaires. À cela s’ajoute, encore aujourd’hui, le fait que certains médecins invoquent la clause de conscience pour refuser d’en réaliser et que de nombreux hôpitaux refusent d’en pratiquer après dix semaines de grossesse !  

Les droits sexuels, acquis de haute lutte et inscrits dans la loi grâce à notre mobilisation, sont un préalable à l’égalité femmes hommes : contraception, avortement, éducation aux sexualités, lutte contre le VIH/sida sont indissociables et doivent s’appliquer de la même façon sur tout le territoire !  

LA CGT DEMANDE :

  • la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Rappelons qu’en Italie, où plus de 80 % des médecins refusent de pratiquer l’avortement, la clause de conscience n’est pas un enjeu symbolique, mais un véritable problème de santé publique ; 
  • l’augmentation des moyens et des personnels, le renforcement et la réouverture des centres IVG menacés par les lois hospitalières régressives ; 
  • la prise en charge à 100 % des moyens de contraception, le renforcement de l’éducation sexuelle en direction des jeunes et l’allongement du délai légal de pratique de l’IVG ; 
  • une meilleure formation de l’ensemble des personnels soignants ; • l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et dans la Constitution française.

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