Afpa de Romilly-sur-Seine : un rassemblement le 16 février et déjà 3000 signatures
Salariés et CGT toujours mobilisés pour sauver l’Afpa
Depuis l’annonce de la fermeture du centre de Romilly-sur-Seine de l’Afpa (agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), des salariés et le syndicat CGT se mobilisent pour tenter de trouver des solutions afin de maintenir la structure spécialisée dans les métiers du bâtiment. Sa fermeture obligerait les stagiaires à se rendre au centre le plus proche… à Charleville-Mézières. Une aberration pour les salariés alors que le Grand Paris et Paris 2024 laissent prévoir d’importants travaux en région parisienne, proche de Romilly.
Déjà 3 000 signatures pour la pétition
Afin de montrer que la population soutient aussi le maintien du centre Afpa, les salariés et l’union locale (UL) CGT de Romilly-Nogent ont lancé une pétition. Celle que l’UL a fait signer notamment au centre commercial La Belle-Idée a recueilli déjà quelque 3 000 signatures. « Le nombre de personnes qu’on peut rencontrer et qui sont passées par l’Afpa et ont été satisfaits, j’en ai les bras ballants. Et, à chaque fois, c’est 600-700 signatures en deux ou trois heures de temps ! », témoigne ainsi Joë Triché.
Cette pétition a pour but d’obtenir la tenue d’une table ronde avec les services de l’État, la direction de l’Afpa, les collectivités territoriales et notamment la Région compétente en matière de formation professionnelle.
Un rassemblement le 16 février
Afin d’appuyer encore cette demande de table ronde, Christophe Latrasse, secrétaire de l’UL CGT, appelle à un grand rassemblement le samedi 16 février à 10 h sur le parvis de la mairie : « Au moment où s’exprime avec force le besoin d’être écouté et surtout d’être entendu,(…) nous disons au préfet de Région et au président du conseil régional : “Sur le centre Afpa, (…) ils sont pour l’instant plus de 3000 à exiger le maintien du centre Afpa et son développement et, pour cela, ils vous demandent d’organiser rapidement une table ronde. Alors quand ? ” »
Un projet à redéfinir
La CGT insiste encore sur le fait que la fermeture du centre est « un non-sens au regard des besoins considérables de formation et d’insertion ». Et de rappeler que le centre est spécialisé dans les métiers du bâtiment : « Des millions de logements sont à construire pour faire face à la crise et pour permettre à des millions de familles de vivre dans des conditions et habitations dignes de notre époque. Des millions de logements qui sont devenus de véritables passoires thermiques sont à réhabiliter. »
La position géographique à proximité de l’Ile-de-France est également mise en avant. « Nous avons aussi le chantier du grand carénage de la centrale de Nogent-sur-Seine qui accueillera près de 2 000 salariés avec également des besoins de formation », ajoute le syndicat qui précise les compétences du centre en matière d’insertion.
Des formations viables à partir de huit stagiaires
Blandine Charmont et Pascal Lauprete, formateurs, ainsi que Johan Lebeigle, chef de cuisine, tous trois salariés de l’Afpa à Romilly, ne comprennent pas comment la Région peut lancer des appels d’offres à 2,4 stagiaires. « Il faut au moins huit stagiaires pour que cela soit viable. Donc, évidemment, quand on répond aux appels d’offres, on est plus cher », explique Blandine Charmont, en précisant qu’avant 2009, « Pôle emploi fournissait les stagiaires ». Depuis la mise en place des appels d’offres, l’Afpa a dû, du jour au lendemain, trouver elle-même à remplir ses formations, ce qu’elle n’était pas habituée à faire. Quant à Pascal Lauprete, il se souvient des formations qui, par le passé, accueillaient plus de 20 stagiaires au lieu de 16 : « Maintenant, on n’a plus personne. Sous huit personnes, on perd de l’argent. » « À la télé, ce sont les rois de la formation. Sur le terrain, ils déglinguent tout », conclut Christophe Latrasse, en dénonçant la casse du service public.
Les salariés s’inquiètent aussi de voir déjà que des bâtiments pourraient être occupés par des structures extérieures alors que le centre n’est pas encore fermé.
Il s’avère qu’effectivement la direction a reçu des responsables des Restos du cœur de Romilly-sur-Seine à la recherche d’un nouveau local. « Je les ai rencontrés mercredi. Compte-tenu de la situation actuelle du centre de Romilly-sur-Seine, on pourrait les dépanner dans notre bâtiment logistique de 400 m2. S’ils sont d’accord, ils occuperaient 200 m2. On les dépannerait », indique Arnaud Aubert, le directeur du centre Afpa, qui précise que le besoin de trouver un local pour les Restos du cœur se ferait pressant puisque le déménagement pourrait avoir lieu d’ici quelques mois.
Le directeur insiste, en revanche, sur le fait que le « centre Afpa est encore activité avec des parcours de formations en cours » et à venir : « On continue notre activité car rien n’est acté. »