Figure emblématique du syndicalisme dans l’Aube, David Morin quitte son poste pour rejoindre la confédération. Sylvie Gateau lui succède.
Sylvie Gateau a été élue vendredi secrétaire générale de l’union départementale CGT. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste. Régine Rodrigues avait bien assuré un long intérim à la tête de l’union départementale avant l’élection de David Morin en 2009 mais elle avait tenu à ne pas être nommée secrétaire générale.
Pour la CGT, qui tient à la parité, le choix d’une femme est un vrai choix. Il a été décidé en amont, il est affiché et revendiqué. Sylvie Gateau n’en rajoute pas. Salarié de la Macif, élue au comité d’entreprise en 2001, puis nommée déléguée syndicale, Sylvie Gateau est entrée à la commission exécutive de la CGT en 2009.
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Depuis trois ans, élue secrétaire générale adjointe, elle se prépare activement à prendre la succession de David Morin qui devait quitter ses fonctions en 2019. Une proposition de poste à la confédération de la CGT, à Montreuil, a accéléré la succession. « Je ne suis pas toute seule : il y a vous tous ! », rappelle de toute façon la nouvelle secrétaire générale devant le comité général de l’union départementale.
Elle sera assistée de Bruno Rossi, secrétaire général adjoint, et de Jean-Michel Barrois, qui sera son second adjoint. Ensemble, ils comptent bien « être sur tous les fronts ».
Toujours 2 500 syndiqués dans l’Aube
La CGT, qui compte toujours 2 500 syndiqués dans l’Aube malgré les fermetures de Simpa (90 syndiqués) ou de la« déshy » d’Ormes (50 syndiqués) et de bien d’autres. « Vu les fermetures, cette stagnation est une progression, analyse Sylvie Gateau. Cela veut dire que l’on a su progresser ailleurs. »
Les objectifs sont d’ailleurs clairs : progresser encore et partout. Le « plan de syndicalisation » lancé en 2016 va se poursuivre. La CGT veut faire sa place partout où c’est possible, dans le privé comme dans le public où elle a réussi à percer, notamment à l’hôpital et dans les maisons de retraites.
Une syndicalisation qui doit lui permettre de gagner ensuite en représentativité. Dans le privé, la CGT a identifié une potentielle marge de progression chez les cadres. « Dès qu’une liste CGT est présentée, elle a des voix. Nous devons y aller », souligne-t-elle. Pour ce « deuxième collège », le défi est donc d’abord de trouver des candidats.
La fonction publique et les cadres
Pour le public, l’ambition c’est évidemment de faire une percée aux prochaines élections prévue le 6 décembre. L’objectif global est d’être la « première orga » (organisation syndicale). Un titre qui est aujourd’hui disputé par la CFDT et que la CGT entend bien reprendre, sans contestation possible. Les arguments sont prêts. « Face au rouleau compresseur de la réforme de la fonction publique à venir, il faut des syndicats forts », assure Sylvie Gateau qui emploie volontiers le gouvernement et la figure d’Emmanuel Macron comme épouvantail. Elle dénonce « l’avalanche de mesures libérales » et appelle de ses vœux une « CGT combative et dérangeante ».
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Photos Jean-Jacques Poirier